Ayant une surdité de hautes fréquences ainsi qu’une difficulté d’énonciation orale, je trouve dans la photographie une possibilité de communiquer et de mettre en lumière cet handicap invisible.

Il est nécessaire de me concentrer pour entendre et comprendre. Je comprends parfois en décaler (parfois après déjà avoir répondu à mon interlocuteur), cela suppose logiquement que mon cerveau s’est habitué à répondre à une personne avant même d’avoir compris de quoi il s’agit.

Explorer l’intérêt du décalage, de l’environnement, et voir comment la photographie s’installe là-dedans a de l’intérêt vis-à-vis du handicap lui-même. Le handicap apporte une autre manière de percevoir le monde qui nous entoure. Il suppose une nécessité de s’adapter, et renforce donc les capacités d’adaptabilité dans certaines situations du quotidien.

La photographie est un outil de langage, qui joue pour moi aussi un rôle d’échappatoire. C’est une autre façon de représenter de manière non brutale ce rapport spatio-temporel. 




©Lukas Mouton